Si la religion conduit bien souvent à se détourner du monde en promettant un au-delà (paradis, Valhalla, etc.), l'art invite en revanche l'homme à se tourner vers le réel et à en contempler la splendeur : la beauté. Comme l'écrit admirablement Schopenhauer, "l’artiste nous prête ses yeux pour regarder le monde".
Le sujet quitte alors un rapport utilitaire au monde où dominent le manque et l'insatisfaction, et accède à un heureux apaisement, à un moment de repos. La conscience, qui n'est plus tourmentée par le vouloir-vivre, peut enfin contempler le réel et s'émerveiller de sa splendeur, de la beauté même de sa laideur.
En somme, l'art permet une autre conversion, une conversion esthétique et non plus religieuse.
Pourtant, ce répit est de courte durée. Le désir, le vouloir-vivre, reprend vite ses droits. Ainsi, sans cesse, revient ce malheur de la conscience, cette sourde inquiétude qui nous taraude.
Albrecht Dürer, Autoportrait à la fourrure, 1500, Alte Pinakothek, Munich.
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